MARIANNE ANSELIN

Comme Richard Long, je marche. Comme Bernhard Schobinger ou Gilles Jonemann, je flâne et cherche. J'arpente les forêts, les zones en friche, les terrains vagues, les longues vallées, les zones industrielles, les maisons abandonnées. Je recueille ce qui a été laissé, oublié, tout ce qui entre en résonance avec mon histoire esthétique. Boîte de conserve, galet, cartouche de chasse, bois, feuilles, vieux bidons rouillés, patinés par le vent et la pluie, deviennent ma matière première. Je veux conquérir le coeur de cette mémoire, son esprit oublié. Alors je la forge, la perce, la plie, la courbe, l'orne, la sertis de pierres, la marie à de l'argent, la dote d'or. Mon atelier est le lieu et l'instant sublime où l'objet redevient cette caresse de matière à porter sur la peau.

Lucileee*pour Marianne Anselin